Hal Gill, la grande échalotte des Habs

Après ses récentes performances, le nom de Hal Gill commence enfin à ressortir – en bien – dans les entrevues d’après-match.

Mais Hal Gill n’est pas encore sorti du bois. Combien de temps s’est écoulé avant que les journalistes commencent à souligner le travail exceptionnel de Halak?

Sans comparer Gill à Halak (!), il est triste de constater à quel point le biais est encore très fort envers les joueurs « étrangers ». Il suffit que Lapierre ait eu une bonne demi-saison en carrière pour qu’on lui donne une place sur un trio à chaque soir. Mais pour les autres, il va falloir plusieurs années – et un salaire modeste – pour qu’on les accepte finalement, comme ce fut le cas avec Markov.

Dans la même veine, il est aberrant que les journalistes souhaitent encore, de temps à autre, aller chercher Vincent Lecavalier, lui qui a accumulé moins de points que Tomas Plekanec dans les 2 dernières saisons, qui a un contrat interminable et qui coûte plus cher que Joe Thornton ou Nicklas Lidstrom, soit 10 000 000 $ ou 7 760 000 $ / année en moyenne pour les 10 prochaines années.

Bref, s’il y avait un joueur au sein du Canadiens qui s’appelait Boucher et un autre qui s’appelait Johnson, je sais déjà qu’on pardonnerait plus facilement à Boucher qu’à Johnson.

Même si ces deux joueurs n’existent pas.

Heureusement pour Johnson.

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Apple vs Google : Produits finis et infinis…

Si je me permettais de faire une comparaison entre Apple et Google, – même si c’est un encore un peu comme comparer des pommes et des googlettes -, je soulignerais avant tout la différence suivante : bien que les deux entreprises aient toutes les deux d’excellentes idées, Apple a un avantage énorme quand vient le temps de livrer le produit fini.

Apple sait exactement où elle s’en va et la mise en marché de ses produits est un art à part entière. Peu nombreuses sont les entreprises capables de rivaliser Apple sur le plan technologique et ergonomique à la fois. Je crois que les récents produits de Apple parlent d’eux-mêmes.

De son côté, Google a l’inconvénient de s’éparpiller dans les nouveautés et à l’image de Google Labs, on a l’impression que Google ne sait pas encore vers quel produit s’aligner ou qu’elle travaille sur trop de produits en même temps. Question ergonomie, il suffit de penser à Google Wave pour comprendre que Google a comme plusieurs la mauvaise tendance à compliquer les choses pour rien. En ce qui concerne le design de ses produits, Apple n’a certainement rien à envier à iGoogle ou à Google Chrome.

Entre les deux, le développement des produits diverge aussi. Alors que les produits d’Apple ne sont rien de plus que des rumeurs jusqu’à ce que Steve Jobs lui-même ne les présentent au public, Google cherche à bénéficier de la communauté du logiciel libre pour développer entre autres des applications pour Android ou des extensions pour Chrome OS.

Pour ce qui est de la mise en marché ou de la visibilité, on peut dire que Google n’a pas l’art de se faire valoir non plus. Peu de gens connaissent Android ou le Nexus One. De l’autre côté, bien que le iPad ne se vende pas encore au Canada à ce moment-ci, il est déjà beaucoup mieux connu – voire déjà plus que le Kindle d’Amazon…

Ceci étant dit, laquelle des deux entreprises est la plus visionnaire? Steve Jobs a maintes fois été qualifié de visionnaire, mais j’ai l’impression que les deux jeunes fondateurs de Google ont une vision à long terme encore plus perçante. À bien y penser, je crois que la force de Google à long terme sera ses recherches. Pensons seulement aux recherches de Google sur les réseaux à ultra haute vitesse ou à son nouveau protocole rapide SPDY. Après tout, je ne crois pas que Google recherche un lien étroit avec le consommateur. Google deviendra probablement plus un fournisseur de service qu’un vendeur et un fabricant de produit. Avec ses recherches et sans oublier sa collaboration avec la NASA, les limites de Google sont à mon avis littéralement infinies…

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Sigur Rós : Sons et impressions de l’Islande

Le groupe islandais Sigur Rós a définitivement tous les charmes. Leur musique suffit déjà à satisfaire les passionnés de musique mais sous leur pieds, il y a toute l’Islande, la langue et la culture islandaise.

D’abord, ils chantent en islandais et non en anglais. À prime abord, dans les discussions entre amis, les numéros de pièces et les années de parution des albums sont à peu près les seules choses qu’on peut prononcer, mais bientôt, on découvre que l’islandais est une langue très douce avec beaucoup de sons inusités.

Sur la route 1 quelque part le long de la Norðurá

Suivant la langue, il y a la musique. Sans avoir jamais mis les pieds en Islande, on peut deviner l’isolement, les volcans, les geysers, les chutes d’eau, les glaciers, l’océan, le vent, la glace, la neige et le soleil de minuit.

Parmi mes références préférées, mentionnons la pièce Hjartað Hamast qui se termine avec ce qui ressemble au bruit d’un geyser ou l’éruption d’un volcan, Glósóli qui rappelle le bruit d’un glacier qui craque et avance lentement, l’archet de Jónsi sur sa guitare électrique qui sonne comme un écho lointain d’activité volcanique(!) et le vibraphone qui résonne comme des gouttes de calcaires dans une grotte.

La voix du chanteur Jónsi sonne tantôt comme le vent d’hiver qui siffle dans un trou de serrure, tantôt comme le chant perdu d’un elfe dans un souterrain, tantôt comme un être surhumain sous un soleil éternel et tantôt comme un Islandais particulièrement doué pour le chant.

De plus, on retrouve la plupart du temps la force des éléments dans leur musique. Autant de silence et de sérénité que de puissance et de déchaînement. Leur tournée Heima autour de l’Islande en 2007 est d’ailleurs un mélange de musique de Sigur Rós et de paysage de l’Islande assez parlant.

Toutes ces raisons m’ont aussi emmenées, l’année dernière, à mettre les pieds en Islande.
Et ce n’était pas la dernière fois.

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Musique : Beauté physique et électronique

La première fois que j’ai entendu le bruit d’un geyser à la fin de la pièce Hjartað Hamast de Sigur Rós, j’ai réellement compris tout le potentiel de la musique électronique.

L’intérêt de l’électronique n’est pas de pouvoir reproduire des sons naturels, ni même d’en créer des nouveaux. Non, la raison principale à mon avis est la suivante : la dimension électronique apporte une conscience de soi à la musique.

Cette conscience de soi est la conscience des ondes, des fréquences, des modulations, des circuits électriques ou de l’électricité statique. La musique électronique met en évidence le fait que toute musique est physique et matériel.

Le geyser de Sigur Rós ne sonne pas comme un vrai geyser, c’est délibérément un geyser d’électrons.

Mais attention de ne pas confondre cette abstraction avec celle de la musique contemporaire : la musique contemporaine est principalement une abstraction technique du point de vue de la composition. Au contraire, le geyser de Sigur Rós est une quasi-abstraction du son, car c’est du courant continu et rien de plus.

Radiohead exploite bien ce concept dans Up on the Ladder quand il superpose délibérément un faible crépitement radioélectrique sur un segment de la pièce – à écouter entre 2:17 et 2:59 – qui rappelle la neige radiophonique de notre chère enfance… – et les tempêtes de neige de Buzz 99.9 à Montréal.

Bien entendu, des sons en soi ne font pas de la musique. Il doit y avoir une qualité esthétique et logique aux sons pour qu’ils engendrent de la musique. La force du crépitement de Radiohead est d’interrompre le flux normal de la pièce de façon lucide et « physique » sans perturber la musique en dessous.

Bref, pour moi, la beauté du concept tient à ce qu’elle rappelle cette nécessité qui existe dans la musique entre l’art et la physique.

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74% des Québécois sont insatisfaits du budget 2010

Hier, je lisais que la dette du Québec est de 220 milliards $, que le budget est encore déficitaire et que le gouvernement allait augmenter les taxes sur à peu près tout.

Ce matin, un sondage « exclusif » Léger Marketing annonce que 74% des Québécois sont insatisfaits du budget 2010.

À nouveau, c’est déprimant de voir un sondage aussi prévisible et encore autant de cynisme dans la population vis-à-vis du gouvernement.

Le gouvernement avait grossièrement deux choix : soit couper dans les dépenses, soit hausser les taxes. On pourrait discuter longuement de la manière mais peu importe ce qu’il faisait, il était cuit. Pourquoi faut-il que les Québécois soient insatisfaits de la responsabilité de leur gouvernement? Pourquoi les Québécois ne sont pas capables de faire la différence entre la dette et le déficit? Tout autant de questions épuisantes qui m’usent jour après jour.

Le sondage annonce aussi : « Un Québécois sur deux estime que les citoyens doivent contribuer à l’élimination du déficit. » Euh… qui d’autre devrait contribuer? Les Allemands? Si je me fie à cette affirmation, un Québécois sur deux pense encore que le gouvernement est une entité démonique dont le seul et unique but est de faire souffrir la population…

Bref, j’aimerais me convaincre que les Québécois sont insatisfaits des mesures choisies pour réduire le déficit et la dette mais je n’y crois pas.

Peu importe ce que le gouvernement fait, il est cuit.

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